Louis Saint-Martin du Plessis

Louis Saint-Martin du Plessis
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Louis Saint-Martin du Plessis, est un avocat et révolutionnaire français, né en 1765 à La Sauvagère dans l'Orne[1], membre du Tribunal révolutionnaire de la Mayenne.

Biographie

Origine

Il est le fils de Charles de Saint-Martin de la Rigaudière, marchand de fer, qui possédait une manufacture à La Sauvagère dans l'Orne.

Révolution française

Il est compromis avec son père dans l’organisation de la révolte agraire en Normandie en . Il rédige un mémoire destiné à obtenir l’élargissement de son père.

Il commence sa carrière d’avocat à La Ferté-Macé. Il se marie[2] à La Sauvagère avec Adélaïde Perrier[3].

Il s'installe ensuite comme avoué au marquisat de Lassay. Il prend le nom de Saint-Martin-La Rigaudière[4].

Il est l'avoué de Jean-Baptiste Volcler à Lassay en compagnie d'un marchand, Paul Laporte.

1793

En pleine séance municipale, le , on veut désarmer comme suspect René Chappe, receveur de l'enregistrement et des droits réunis, malgré sa position et ses preuves de fidélité. Chappe proteste énergiquement et dénonce le comportement des 3 hommes.

Dénonciation de René Chappe
  • 1. Le sieur Volcler, curé de cette ville, comme ayant » par un discours en forme de sermon, à la grand'messe paroissiale de Lassay, provoqué hautement dans la chaire de vérité et l'évangile à la main, l'insurrection et le massacre lorsque, en expliquant le décret, qui met, avec justice hors la loi, tous les aristocrates, il a dit hautement et à plusieurs reprises Peut-être, citoyens, vous serez embarrassés pour connaître ces aristocrates. « Les aristocrates sont ceux qui ne vont point à la messe, sont ceux qui ont chez eux des femmes et des domestiques qui n'y vont pas ce sont les ci-devant religieuses qui ne sortent jamais de chez elles ce sont ceux-là que la Convention vous désigne c'est sur eux qu'elle vous dit de tirer, c'est eux qu'elle vous dit d'effondrer à coup de piques. Moi-même je vous en donnerai l'exemple, trop heureux si nous avons la clémence de nous borner à les incarcérer ».
  • Le citoyen Chappe dénonce en outre comme atrocité les propos tenus par Volcler, sous les halles, en présence de plus de trente personnes de Lassay « Que tous les bourgeois étaient des aristocrates, ennemis de la révolution qu'il ne fallait recourir à aucune autorité constituée, qu'il les connaissait tous et les avait ci-devant désignés ». Il le dénonce encore pour avoir, au moment où il venait d'être élu capitaine de la garde nationale par l'assentiment général, dit aux citoyens qui venaient de l'élire « qu'ils mettaient à leur tête des citoyens pour les égarer » sur quoi le citoyen Chappe l'ayant sommé de s'expliquer, Volcler dit « qu'il était l'ennemi de la révolution et que ses liaisons intimes, avec une nommée Francine, ci-devant domestique de l'ancien curé, en étaient une preuve certaine ». Sur quoi il lui aurait répondu qu'il ne faisait point sa compagne de cette fille, qu'elle était chez elle et non chez lui, que ce motif était bien léger pour désigner à la vindicte publique un citoyen irréprochable.

» 2° Le sieur L. Martin, dont la vie est malheureusement trop connue pour avoir, dans « un moment où la municipalité faisait tous ses efforts pour apaiser une rixe survenue entre quelques citoyens, descendu avec précipitation de la chambre de la municipalité, proférant à haute voix qu'il fallait tuer, égorger tous ces scélérats là, désignant sans doute par là une partie des officiers municipaux, qu'il ne cesse de calomnier journellement, et qu'il cherche, autant qu'il est en son pouvoir, à faire suspecter au peuple. II le dénonce encore pour avoir dit qu'à Paris le tocsin ayant sonné, il était instant de faire la même opération à Lassay qu'il n'y avait plus de ménagement à garder, qu'il fallait égorger tous les aristocrates donnant toujours ce nom soit aux magistrats soit aux fonctionnaires publics et autres qui ont toujours manifesté le plus pur républicanisme. Finalement il le dénonce comme cherchant à faire perdre par ses discours insensés, la confiance due à la justice, au patriotisme et à l'intégrité des administrateurs du département de la Mayenne, en disant qu'ils sont des traitres, des complices de Dumouriez, de l'infâme La Fayette et enfin des aristocrates.

  • 3. Le sieur Laporte, administrateur du district de Villaines, qui professant les mêmes principes du dit Saint-Martin et débitant journellement les mêmes absurdités, n'est presque jamais à son poste, réside toujours à Lassay pour y jeter le trouble et la dissension entre citoyens, vole impunément la nation en touchant son traitement, parce qu'il n'y est d'aucune utilité, qu'il ne s'occupe d'aucune manière de la partie des émigrés, concernant l'administration, et de laquelle il s'est chargé qu'il n'a rendu aucun compte à la municipalité comme ex-maire qu'enfin dans le moment même le dit Chappe est contraint de le faire exécuter pour raison de demers dont il est redevable envers la république, ayant acheté différents meubles et effets à la vente de cette ville. »
Le citoyen Chappe requiert la municipalité d'informer, suivant toute la rigneur des lois, en ce qui la concerne, sur toutes les dénonciations ci-dessus et de renvoyer devant les juges compétents les dénonciations qui pourraient ne pas être de son ressort[5]. A cet effet, il désigne pour témoins les citoyens Perrier fils, médecin à Lassay, Perrier père, marchand, Cocu, marchand hôte, membre du conseil de la commune, Cocu, marchand, son frère, tous les membres de la municipalité dudit Lassay, ceux de la commune de la même ville, Leroy, marchand hôte et sa femme, Marie Blottière, domestique du citoyen Barré, maire, Guillaume Gontier, hôte, Duval, greffier du tribunal, Champion Sourderie, juge de paix, Barré fils, juge du tribunal, Maillard père et fils, notaires, Leroyer, marchand, Lebâtard, marchand hôte, Bonneau, Leroyer, marchand épicier, le citoyen Lérardière, juge du tribunal, le citoyen Chollet et enfin la majorité des citoyens de Lassay à qui les faits cy dessus énoncés sont parfaitement connus. » (6 juin 1793).
 

Il crée un club à Lassay en pour lutter contre le fédéralisme.

Il revendique après la mort de Jean-Paul Marat son nom qu'il s'honore de porter en l'an II. Marat-Martin devient membre du comité de surveillance de la commune, puis agent national du district. La Terreur s'installe. À partir de l’automne 1793, il applique les mesures de salut public par des méthodes qui lui vaudront un autre surnom : celui de Martin-Bâton.

Evacuation de Laval

Quelques mois plus tard, la guerre de Vendée éclate, les royalistes passent la Loire, le , et sont maîtres de Château-Gontier. Laval est évacuée à son tour. Les administrateurs du département, pour éviter que les détenus, prêtres réfractaires et suspects, parmi lesquels se trouvaient quelques patriotes, soient délivrés par les Vendéens, résolurent de les faire conduire loin du théâtre de la guerre.

Le 23, au matin, ils sont dirigés sur Mayenne. Les prêtres sont emmenés à Lassay, pour être conduits à Couterne, puis à Rambouillet. Les prêtres subissent de la part de Marat-Rigaudière, qui accompagne le convoi des prisonniers, des insultes et des coups. Une enquête[6] dressée par Pierre Grosse-Duperon[7], juge de paix à Couterne en 1795 permet d'illustrer les comportements de Marat-Rigaudière.

Article détaillé : Évacuation de Laval (1793).

1794

Moins d'un mois après la chute de Robespierre, une dénonciation arrive au comité de Salut Public[8].

Procès

Le représentant Jean-François Boursault-Malherbe est chargé de différentes missions politiques dans l'ouest et notamment dans la Mayenne, où il tient une conduite relativement modérée. Il fait arrêter un certain nombre de terroristes à Laval, supprime la Commission militaire révolutionnaire du département de la Mayenne et réorganise le tribunal criminel, qui reprend ses fonctions le . Il est un de ceux qui contribuèrent le plus à la mise en accusation de François Joachim Esnue-Lavallée et de ses complices.

Le , Boursault était à Lassay-les-Châteaux, il rassembla le club des jacobins dans l'église, qu'il avait pris soin de faire garder par une compagnie de gendarmes. Après une allocution contre le régime de la Terreur et ses agents, il commande aux gendarmes de se saisir de Marat-Rigaudière, de Pottier, de Jean-Baptiste Volcler et de Pierre Laporte. Ces deux derniers parvinrent s'évader, et Boursault repartit le lendemain, conduisant les deux autres en prison à Laval.

Jean-François Boursault-Malherbe, éclairé sur les crimes commis au nom de la République par les Jacobins de Laval est résolu de faire arrêter les plus coupables d'entre eux dont Saint-Martin-Rigaudière, agent national du district de Lassay qui est mis en prison. On perquisitionna dans les papiers des jacobins, dans ceux du tribunal et du comité révolutionnaires, au département, à la municipalité, etc. et François Midy fut chargé d'instruire contre eux.

Bibliographie

Notes et références

  1. Christine Peyrard, Les Jacobins de l’Ouest : Sociabilité révolutionnaire et formes de politisation dans le Maine et la Basse-Normandie (1789-1799), Éditions de la Sorbonne, , 408 p. (ISBN 978-2-85944-846-2, lire en ligne), page 271 - ligne 44
  2. Sans contrat civil.
  3. Sa famille est d’une égale aisance financière à celle de Saint-Martin. Ce dernier délaisse la particule nobiliaire mais pas la tradition consistant à faire suivre son patronyme du nom d’une terre non soumise à fief, Louis Saint-Martin du Plessis
  4. Sans doute à la mort de son père.
  5. Dom Piolin, dans son Histoire de l'Eglise du Mans, t. VIII, 2158, cite une réclamation des habitants de Lassay contre la tyrannie de ces trois hommes, adressée au directoire du département de la Mayenne le 10 juin 1793.
  6. Frédéric Le Coq, La constitution civile du clergé dans la Mayenne. District de Mayenne, p. 16.
  7. Aïeul de Grosse-Duperon
  8. Elle provient de l'un de ses concitoyens, Thoumin, ancien procureur-syndic du district, élu suppléant à la Convention et juré au Tribunal révolutionnaire à Paris depuis juin 1793. Républicain, il a soutenu la politique de la Convention en l’an II, en particulier par sa correspondance avec les habitants de Lassay, et a approuvé la politique de Robespierre de tolérance religieuse ce qui l’oppose à Marat-Martin.
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