Ministère de la Sécurité d'État (Corée du Nord)

Ministère de la sécurité d'État
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Le ministère de la Sécurité de l’État ou département de la Sécurité de l’État ou ministère de la Sécurité publique, dit « Bowibu », est l'agence de police secrète de la Corée du Nord. Il s'agit d'une agence autonome du gouvernement nord-coréen relevant directement du guide suprême[1],[2].

Il est chargé du contre-espionnage (dont les crimes contre l’État)[3] et s’occupe de la gestion des camps de prisonniers politiques[3].

Outre ses fonctions de sécurité intérieure, il participe à l'exploitation des camps de concentration de Corée du Nord et à diverses autres activités cachées[4]. Il est réputé être l'une des forces de police les plus brutales au monde et a été impliqué dans de nombreuses violations des droits de l'homme[2].

C'est l'une des deux agences qui assure la sécurité ou la protection des officiels nord-coréens et des VIP, aux côtés du Commandement de la garde suprême[2],[5].

Histoire

Le ministère de la Sécurité d'État a été créé en 1973, reprenant les fonctions de l'ancien ministère de la Sécurité publique[6],[7]. La structure a été créée sur la base du KGB soviétique[8].

Certains transfuges et sources ont suggéré que, contrairement à ses homologues du Bloc de l'Est, les fonctions de sécurité de l'État sont en fait exercées par plusieurs organes de sécurité plus importants et différents qui opèrent sous le Parti des travailleurs de Corée (PTC) ou l'Armée populaire de Corée (APC), chacune avec ses propres responsabilités et noms classifiés qui sont référencés par un code (par exemple : la Division 39), et que l'agence n'est rien de plus qu'une coquille creuse utilisée par l'élite pour coordonner ses activités et les couvrir.

Le poste de chef du département de la Sécurité a été laissé vacant après la mort du ministre Ri Chun Su en 1987, bien qu'il ait été contrôlé de facto, sinon de jure, par Kim Jong-il et le département Organisation et Orientation du PTC qu'il dirigeait[9].

Une fronde de hauts responsables de la sécurité serait apparue en 1998 ; elle aurait été arrêtée par l’armée[10].

En 1998, le ministère a migré sous l'égide de la Commission de défense nationale, également présidée par Kim Jong Il[9]. Enfin, en 2007, il a été transféré au sein du département de l'Administration du PTC, dont le premier vice-directeur est devenu responsable du travail quotidien du ministère, mais il a continué d'avoir des obligations envers le département de l'Organisation et de l'Orientation[9].

En novembre 2011, il a été signalé que le général U Tong Chuk avait été nommé ministre permanent de la Sécurité d'État[11], le premier du genre depuis 1987, occupant un poste laissé inoccupé pendant 24 ans. Cela coïncidait presque avec la nomination du général Ri Myong Su au poste de ministre de la Sécurité populaire. D'autres sources ont également affirmé que Kim Jong-un travaillait au département de la Sécurité d'État avant et/ou après sa nomination en tant qu'héritier de Kim Jong Il en septembre 2010 [12]. Kim Won-hong (en) a été nommé ministre en avril 2012, le poste ayant été rétabli après la mort de Kim Jong Il[13]. Il a été l'assistant de Kim Jong Un jusqu'en février 2017, date à laquelle il aurait été licencié pour avoir déposé de faux rapports auprès de Kim Jong Un et mal conduit un assistant de Kim Jong-un. Il a été officiellement remplacé en octobre 2017 lors d'un plénum du comité central du PTC par Jong Kyong Thaek[14]. Ainsi, Tae Ha est le vice-ministre, tandis que Kim Chang Sop est le chef du département politique du ministère[15].

Fonctions

Le ministère est chargé d'enquêter sur les crimes politiques et économiques en Corée du Nord, en particulier pour les premiers sur les crimes contre la famille Kim[7]. Il est également chargé de mener des fonctions de protection VIP pour les diplomates nord-coréens et les employés qui travaillent dans diverses ambassades, consulats nord-coréens et autres missions étrangères à l'étranger[7].

Le ministère est connu pour établir des liens avec divers ministères et organismes gouvernementaux pour les aider dans leurs différentes missions[7].

Notes et références

  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « State Security Department » (voir la liste des auteurs).
  1. Library of Congress Country Studies (en) Library of Congress Country Studies
  2. a b et c Michael Kirby (juge), Sonja Biserko et Marzuki Darusman, Conseil des droits de l'homme des Nations Unies (trad. de l'anglais), « Report of the Commission of Inquiry on Human Rights in the Democratic People's Republic of Korea » [« Rapport de la Commission d’enquête sur les droits de l’homme en République populaire démocratique de Corée »] (Rapport du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies), Rapport du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies,‎ , p. 38 (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b Philippe Pons, Corée du Nord, un État-guérilla en mutation, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 720 p. (ISBN 9782070142491), page 398 note de bas de page numéro 3
  4. Bermudez (2001), pages 198–203
  5. (en) Liste des contributeurs, Bytes and Bullets : Information Technology Revolution and National Security on the Korean Peninsula, Honolulu, Hawaii, Asia-Pacific Center for Security Studies, Alexandre Y. Mansourov, , 420 p. (ISBN 0-9719416-9-6, lire en ligne), Chapitre 13
  6. (en)Barri Segal, « Everything We Know About the State Security Department, North Korea's Secret Service », sur Showbiz Cheat Sheet, (consulté le )
  7. a b c et d (en)North Korea Leadership Watch, « State Security Department », sur North Korea Leadership Watch, (consulté le )
  8. (en)Andrei Lankov, « On the Great Leader’s Secret Service: North Korea’s intelligence agencies », sur NK News, (consulté le )
  9. a b et c (en)North Korea Leadership Watch, « U Tong Chuk Appointed Minister of State Security? », sur North Korea Leadership Watch, (version du sur Internet Archive)
  10. Philippe Pons, Corée du Nord, un État-guérilla en mutation, Gallimard, coll. « La Suite des temps », , 720 p. (ISBN 9782070142491), page 388 + note de bas de page numéro 2-3-4
  11. (en)Intelligence Online, « General U upped », sur Intelligence Online, (consulté le )
  12. (en)Christine Kim, Joong Ang Daily, "Kim Jong-un in charge of intelligence", « NIC: Kim Jong-un in charge of intelligence », sur North Korean Economy Watch, (consulté le )
  13. (en)Chosun Ilbo, « Top 4 N.Korean Military Officials Fall Victim to Shakeup », sur Chosun Ilbo, (consulté le )
  14. (en)North Korea Leadership Watch, « Choe Ryong Hae to OGD? », sur North Korea Leadership Watch, (consulté le )
  15. (en)Colin Zwirko, « North Korean leadership shakeups revealed in latest MOU reference book release », sur NK News, (consulté le )

Annexes

Voir Aussi

Bibliographie

  • Joseph S. Bermudez, Shield of the Great Leader. The Armed Forces of North Korea, Sydney, Allen & Unwin, coll. « The Armed Forces of Asia », (ISBN 1-86448-582-5)
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