Raphaël Arnault

Raphaël Arnault
Illustration.
Raphaël Arnault en 2023.
Fonctions
Député français
En fonction depuis le
(29 jours)
Élection 7 juillet 2024
Circonscription 1re de Vaucluse
Législature XVIIe (Cinquième République)
Groupe politique LFI-NFP
Prédécesseur Catherine Jaouen
Biographie
Date de naissance (29 ans)
Lieu de naissance Lyon
Nationalité Française
Parti politique NPA (jusqu'en 2024)
LFI (depuis 2024)
Profession assistant d'éducation
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Raphaël Arnault, né le à Lyon, est un militant antifasciste et homme politique français.

Il est cofondateur et porte-parole de la Jeune Garde antifasciste. En 2024, il est élu député de Vaucluse avec le Nouveau Front populaire.

Biographie

Début dans le militantisme

Raphaël Arnault nait le à Lyon[1] dans le quartier de La Croix-Rousse[2]. Il est issu d'une famille de gauche non militante[2]. Dans sa jeunesse, Raphaël Arnault se forme auprès de l'organisation altermondialiste Association pour la taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne (ATTAC)[2]. En 2010, alors qu'il est collégien, il accompagne sa mère enseignante dans les manifestations contre la réforme des retraites, où il voit pour la première fois des militants d'extrême droite effectuer des saluts nazis[2]. Trois ans plus tard, il s'identifie à Clément Méric, né un an avant lui, tué par des skinheads[3],[2]. Dans les années 2010, il côtoie les jeunesses communistes[2]. À partir de 2014, il étudie à l'Université Lumière-Lyon-II et fréquente les librairies anarchistes de la ville[2].

Il milite au Nouveau Parti anticapitaliste[4], notamment dans les manifestations contre la loi Travail en 2016[2]. Il se dit marxiste matérialiste[2].

Fondateur de la Jeune Garde

En , Raphaël Arnault est cofondateur du groupe d'extrême gauche la Jeune Garde antifasciste à Lyon[4],[5]. Il en devient son porte-parole[6].

L'organisation est aussi connue pour participer à des affrontements contre des groupes violents d'extrême droite et des rixes à Lyon notamment. Raphaël Arnault est cité en tant que témoins de plusieurs rixes, sans qu'il y ait lui-même participé[7].

En , il est agressé par des membres du groupe d'extrême droite des Zouaves Paris, alors qu'il sort du train à Paris-Gare-de-Lyon[8],[9].

En , Raphaël Arnault démissionne de son poste de porte-parole de la section lyonnaise de la Jeune Garde pour se présenter aux élections législatives[10],[11].

Il exerce la profession d'assistant d'éducation à Lyon[2],[12],[13].

Député

Aux élections législatives de 2022, Raphaël Arnault est candidat dans la 2e circonscription du Rhône[2]. Il bénéficie du soutien du Nouveau Parti anticapitaliste[10]. Il se présente en dissidence de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES) face à un écologiste transfuge de La République en marche, Hubert Julien-Laferrière[4]. Il se classe 4e du premier tour en recueillant près de 7 % des voix[14].

Lors des élections législatives anticipées de 2024, il est investi par le Nouveau Front populaire (NFP) dans la première circonscription de Vaucluse à Avignon. Sa candidature fait l'objet d'une controverse, y compris au sein des partis membres du NFP. Le journal La Marseillaise rapporte qu'il est critiqué pour son accointance avec l'ultragauche radicale et violente, ainsi que son parachutage. Après un recours du Parti socialiste, il fait face à la candidature dissidente de Philippe Pascal, soutenue par la maire socialiste d'Avignon Cécile Helle[15].

Le , il est élu député avec 54,98 % des voix face à la députée sortante du Rassemblement national (RN) Catherine Jaouen. Avec la socialiste Pascale Got, il est l'un des deux seuls candidats de gauche à ravir une circonscription au RN lors de ces élections[16]. Avec 60 % des voix pour la seule ville d'Avignon, il a bénéficié de très nombreux soutiens militants en comparaison avec ses rivaux (« des centaines de jeunes débarquaient de tout le département » selon Philippe Pascal), ainsi que de la mobilisation des quartiers populaires[17].

Controverses

Guerre Israël-Hamas

Le , il reçoit une convocation par la police sans qu’il ne soit poursuivi[12], à la suite d'un communiqué datant du dans lequel il qualifie le Hamas de mouvement de résistance : « Aujourd'hui, la résistance palestinienne a lancé une offensive sans précédent sur l'État colonial israélien ». Le communiqué est retiré le même jour, selon Raphaël Arnault, « au vu des horreurs qui se sont manifestés » lors de l'attaque[13]. Raphaël Arnault soupçonne l’Organisation juive européenne d’être à l’origine de cette convocation[18].

Présumées fiches S

Selon Le Figaro, L'Incorrect et Midi Libre, Raphaël Arnault serait considéré comme « dangereux » par les services de police et serait fiché S pour sa « proximité avec la mouvance d’ultra-gauche radicale et susceptibilité de se livrer à des actions violentes »[19],[20],[21]. Arnault considère que le qualifier de « dangereux et violent est gravissime »[22].

Il ferait ainsi[23],[24],[25] l'objet de trois fiches S[2] surtout pour ses liens avec la Jeune Garde antifasciste[7], émises par la DGSI, le renseignement territorial et la Préfecture de police de Paris[26], qui sont révélées, selon Blast, par « la fachosphère, relayée par les médias Bolloré » dont Europe 1 avant les législatives, information ensuite reprise par d'autres médias, alors que ce fichage est normalement confidentiel. Selon Blast, « une fuite opportune en période électorale, qui ne peut manifestement venir que de la police »[27].

Ouest-France indique que ce fichage regroupe des catégories très diverses « sans distinction entre différents degrés de dangerosité, par leurs actes ou leur soutien à des actes, mais aussi les personnes gravitant autour de ces individus » et que « la fiche S ne témoigne donc ni d’une dangerosité accrue ni d’un passage à l’acte immédiat ». Enfin, « la fiche S étant normalement confidentielle, les personnes concernées peuvent ne pas savoir qu’elles sont fichées »[26]. Libération dénonce la diffusion — un acte répréhensible par le Code pénal — de cette « prétendue fiche S », « document qui n'a aucune valeur juridique » et qui ne témoigne en rien de la dangerosité de la personne qui en est l'objet ni d'un passage à l'acte[28].

Affaires judiciaires

Le , Raphaël Arnault dispose d'un bulletin no 3 du casier judiciaire vierge[4]. Blast écrit en que Raphaël Arnault est « diabolis[é] sans preuve » avec « une vague de haine et de fake news complaisamment relayée par le paysage audiovisuel »[27].

Condamnation non définitive

En , Raphaël Arnault est condamné à quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Lyon pour violences en réunion[2] : il est accusé d'avoir participé à une agression contre un militant d'extrême-droite dans une rue de Lyon[2]. Il interjette appel[4],[29].

Accusations

Le , à la suite de la candidature de Raphaël Arnault aux élections législatives anticipés de 2024, il est accusé par Alice Cordier, militante d'extrême droite identitaire au sein du collectif Némésis de l'avoir menacée de « lui mettre une balle dans la tête » lors d'une manifestation le . Cette altercation, enregistrée par Mila, fait l'objet d'une plainte huit mois après les faits[30]. Selon Blast, les propos rapportés de Raphaël Arnault sont sortis de leur contexte et déforment l'échange qui s'est déroulé[27].

Synthèse des résultats électoraux

Élections législatives

Année Parti Nuance Circonscription 1er tour 2d tour Issue
Voix % Rang Voix % Rang
2022 NPA REG 2e du Rhône 2 980 6,91 4e Battu
2024 LFI UG 1re du Vaucluse 11 155 24,76 2e 22 883 54,98 1er Élu

Références

  1. Assemblée nationale, « M. Raphaël Arnault - Vaucluse (1re circonscription) » Accès libre, sur Assemblée nationale, (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m et n Alexandre Saviana, « Raphaël Arnalt, ce député LFI fiché S », L'Express, no 3811,‎ , p. 32-33 (lire en ligne Accès payant, consulté le )
  3. « Raphaël Arnault » Accès libre, Les Jours (consulté le ).
  4. a b c d et e Erwan Seznec et Valentine Arama, « Le candidat NFP Raphaël Arnault, vrai dur ou apparatchik ? » Accès limité, Le Point, (consulté le ).
  5. Laurie Abadie, « Rhône. L’attaque de l’ultra-droite est « symptomatique de ce qu’il se passe à Lyon » » Accès payant, Le Progrès, (consulté le ).
  6. Marie Allenou, « (Vidéo) "À Lyon, ça fait onze ans qu'on subit ces violences de l'extrême-droite", Raphaël Arnault, porte-parole de la Jeune Garde » Accès libre, sur Lyon Capitale, 1 novembre 1, 2021 (consulté le ).
  7. a et b Paul Conge, « Législatives : Raphaël Arnault, l’antifa de Jean-Luc Mélenchon, élu député face au RN » Accès libre, Marianne, (consulté le ).
  8. Juliette Guéron-Gabrielle, « Raphaël Arnault, candidat « fiché S » investi par le NFP, a largement battu le RN à Avignon » Accès payant, sur Le Monde, (consulté le ).
  9. « Le leader d'un groupe antifasciste lyonnais tabassé à la sortie d'un train à Paris » Accès libre, sur Actu.fr, (consulté le ).
  10. a et b Mathieu Dejean, « Raphaël Arnault, l'antifa qui veut être député » Accès payant, Mediapart, (consulté le ).
  11. Anthony Faure, « Législatives : le porte-parole de la Jeune Garde candidat à Lyon ? » Accès libre, sur Lyon Capitale, (consulté le ).
  12. a et b Lina Rhrissi et Patrick Gherdoussi, « Raphaël Arnault, un député antifasciste à l'assemblée ? » Accès libre, StreetPress, (consulté le ).
  13. a et b Maïté Darnault, « Antifa lyonnais, ex-NPA, assistant d’éducation : qui est Raphaël Arnault, le candidat LFI qui divise dans le Vaucluse » Accès payant, Libération, (consulté le ).
  14. « Résultats des élections législatives de 2022 - Rhône (69) - 2ème circonscription » Accès libre, 12 et 19 juin 2022 (consulté le ).
  15. Mack Salman, « La maire d’Avignon soutient une candidature alternative au choix de la direction de LFI » Accès libre, La Marseillaise, (consulté le ).
  16. Pierre Breteau, « Législatives 2024 : 155 circonscriptions changent de couleur politique » Accès libre, Le Monde, (consulté le ).
  17. Cécile Hautefeuille, « À Avignon, une « impressionnante mobilisation » a permis l’élection de l’antifa Raphaël Arnault » Accès payant, Mediapart, (consulté le ).
  18. Hugues Maillot, « Élections législatives: le Nouveau Front populaire parachute Raphaël Arnault, militant antifa, violent et fiché S » Accès limité, Le Figaro, (consulté le ).
  19. Sidonie Canetto, « Législatives 2024. Antifa et fiché S, qui est Raphaël Arnault, le candidat controversé du Front de gauche dans le Vaucluse ? » Accès libre, sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le )
  20. Hugues Maillot, « Élections législatives: le Nouveau Front populaire parachute Raphaël Arnault, militant antifa, violent et fiché S » Accès limité, Le Figaro, (consulté le )
  21. Batoul Bakri, « Législatives 2024 : qui est Raphaël Arnault, ce candidat fiché S investi par le Nouveau Front populaire dans le Vaucluse ? » Accès libre, Midi libre, (consulté le )
  22. "Me qualifier comme étant dangereux et violent est gravissime", assure Raphaël Arnault (candidat "Nouveau Front populaire" du Vaucluse et porte-parole de la Jeune Garde antifasciste) [Production de télévision], dans la rubrique politique sur BFMTV (, 1:12 minutes), consulté le
  23. « Raphaël Arnault: "Je ne suis pas l'image qu'on a présenté de notre mouvement et de ce que j'ai pu faire durant mon militantisme" » Accès libre, sur BFMTV, (consulté le ).
  24. E. Duj., AFP, « La prétendue fiche S du député Raphaël Arnault partagée, le responsable de la fuite risque très gros » Accès libre, La Voix du Nord, (consulté le ).
  25. Salomée Tafforeau, « Raphaël Arnault : accusé d’être "fiché S", porte-parole d'un groupe antifasciste… Qui est le nouveau député LFI ? » Accès libre, La Dépêche du Midi, (consulté le ).
  26. a et b Ludivine Domron, « Législatives 2024 : la loi permet-elle à un candidat fiché S de se présenter aux élections ? » Accès libre, Ouest France, (consulté le ).
  27. a b et c Thierry Vincent, « Législatives dans le Vaucluse : Raphaël Arnault, le nouveau candidat NFP qu'on diabolise sans preuve » Accès libre, Blast, (consulté le ).
  28. Jérémy Torres, « Diffusion de la prétendue fiche S du député LFI Raphaël Arnault : «On fait croire à la population que le fiché S est par nature dangereux» » Accès limité, Libération, (consulté le )
  29. Guillaume Poingt, « Paris : huit membres de la «Jeune Garde», fondée par le candidat LFI Raphaël Arnault, mis en examen pour une agression antisémite » Accès libre, Le Figaro, (consulté le ).
  30. Laurent Blanchard, « Législatives : Alice Cordier "choquée" par la candidature en Vaucluse de Raphaël Arnault qui l’a menacée de mort » Accès limité, La Provence, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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